Formée il y a maintenant 136 ans, la municipalité de Rougemont est d’abord connue pour sa pomoculture. Véritable Capitale de la pomme, les gens viennent de partout pour les cueillir en automne. Mais Rougemont jouit aussi d’une valeur historique, plusieurs maisons de Rougemont ont été bâties par les fondateurs de cette municipalité et de nombreux descendants de ces derniers vivent encore chez nous. Les photographies qui ornent ce texte représentent certaines des plus belles maisons de Rougemont, elles sont tirées du livre «Centenaire Saint-Michel-de-Rougemont 1887-1987».
Voici les faits marquants de notre belle municipalité.
Le premier bureau de poste «Rougemont-Station», ouvre ses portes en 1831, il est situé dans le rang Double et il y restera pendant 62 ans.
La consécration de l’église Anglicane St-Thomas de Rougemont se fait en 1848. L’église dessert de nombreuses familles installées sur les flancs de la montagne (rang de la Montagne) depuis la fin du 18ième siècle. La plupart de ces familles venaient surtout d’Irlande et des Îles Britanniques qu’ils ont quittés à la suite de problèmes agricoles et économiques. Parmi ces familles, il y avait aussi des Loyalistes venus des États-Unis, immigrant au Bas-Canada après la guerre civile américaine.
1848 marque aussi l’installation des écoles de rangs par la Commission scolaire de la paroisse de Saint-Césaire.
En 1886, la fondation canonique d’une nouvelle paroisse voit le jour. En effet, la paroisse qui portera le nom de Saint-Michel-de-Rougemont est vouée à l’archange Saint-Michel. Cette nouvelle paroisse catholique dessert environ 70 familles, soit 400 personnes.
Puis le 20 janvier 1887 vient la fondation civile de la Paroisse Saint-Michel-de-Rougemont. Le premier maire de la paroisse est M. Charles-N. Frégeau et le premier Conseil administre la municipalité avec une centaine de dollars par année. Cette même année est créée la Commission scolaire Saint-Michel- de-Rougemont qui gère 3 écoles.
C’est en 1888, après de nombreuses controverses, que la première église catholique de Rougemont est construite au même endroit qu’à ce jour.
En 1889 s’effectue la construction d’un premier aqueduc municipal depuis la source d’eau située sur la propriété de Monsieur Israël Leroux. Cette même année, la municipalité décide d’agrandir en annexant une partie de Saint-Damase, et en 1890 une partie du rang Double (les limites actuelles).
En 1893, le nouveau bureau de poste de Saint-Michel de Rougemont est aménagé à même le magasin général d’Arthur Fontaine, au centre du village. Le courrier destiné à la gent anglophone de Rougemont « Rougemont Station » sera livré par l’entremise de Fred. A. Carden et sa sœur Précilie, épiciers du rang Double de 1892 à 1928.
En 1898, certaines personnes dans la Paroisse ont la possibilité de se procurer le téléphone.
C’est en 1904 que le conseil municipal accorde à M. Alexandre Dufresne le droit « d’ériger dans la municipalité un appareil devant fournir la lumière électrique ».
L’exposition agricole du comté de Rouville s’installe à Rougemont de façon définitive en 1907, après plusieurs années d’alternance dans chacune des paroisses du comté. La société d’agriculture du comté de Rouville existait déjà depuis 1868.
La première salle du conseil municipal est construite en 1910. Approuvé par le maire Alphonse Noiseux et les conseillers, l’immeuble est construit par Napoléon Giard qui possède déjà l’entreprise de fabrication de meubles Napoléon Giard & Fils.
Lorsque le conseil rejette en 1914 la requête pour la construction de trottoirs, les résidents du centre de la paroisse s’unissent pour former leur propre municipalité : le Village de Rougemont. Les principales préoccupations des gens du Village étaient l’amélioration des rues, la construction de trottoirs, l’éclairage des rues et l’installation d’un système d’aqueduc, pour lesquelles le cultivateur, d’après le conseil de la Paroisse, ne tirait aucun avantage.
Une nouvelle commission scolaire est créée en 1915. Elle administre l’école du Village. Par contre, les écoles de rang seront encore utilisées de nombreuses années.
La conserverie A. Lassonde & Fils est fondée en 1918 par Monsieur Aristide Lassonde. Fait étonnant, la compagnie a commencé non pas dans le jus de pomme, mais bien dans la mise en boîtes de tomates et un peu plus tard de haricots. Ce n’est qu’en 1959, 15 ans après que Willie Lassonde ait pris la relève de son père, que la fabrication du jus de pomme s’ajoute à la chaîne de production.
Le perfectionnement des technologies (après l’automobile) apporte de nouveaux instruments culturels, dont la radio qui connaîtra ses débuts officiels en 1919.
Le Village fait l’acquisition de la première caserne de pompiers en 1922 et nomme Dollard Lamarine comme chef de pompiers, il sera en poste jusqu’en 1946. Le maire du Village de Rougemont, Monsieur Lassonde demande la permission de passer des tuyaux servant à l’aqueduc du village, cette demande lui est accordée.
En 1925 est fondée l’école-couvent du village. Cette date marque aussi l’arrivée des quatre premières religieuses de la Congrégation des Soeurs de St-Joseph de St-Hyacinthe qui prennent en main l’enseignement primaire du village de Rougemont. La même année, la compagnie de téléphone Bell veut ériger des poteaux et des fils dans les limites de la Paroisse St-Michel de Rougemont qui en accepte la demande.
Un événement tragique vient semer l’émoi parmi la population du Village, le secrétaire-trésorier du Village et gérant du bureau de la Banque Canadienne Nationale, Charles Bernard et son épouse étaient trouvés assassinés dans leur maison par un matin de février. Ce double meurtre reste encore selon les annales policières comme irrésolu.
La route no 1 (actuellement la rue Principale) qui traverse le Village de Rougemont est pavée en ciment sur 16 pieds de largeur en 1927.
Le 29 novembre 1930, dans la soirée, le feu se déclare dans la sacristie de l’église. Les pompiers des environs ne réussissent pas à maîtriser l’incendie. Le clocher s’écroule vers une heure du matin et au petit matin, il ne reste plus sur le site de l’église, qu’un immense amas de braise.
1930 marque aussi l’apparition des premiers kiosques de vente de pommes le long de la rue Principale. Cette pratique de vente le dimanche est mal acceptée par les autorités civiles et religieuses qui imposent des sanctions aux contrevenants.
La nouvelle église de Rougemont construite entièrement de pierre est bénie le 9 octobre 1932 par Monseigneur Descelles. C’est Ozias Leduc qui a peint le décor du choeur et des autels alors que son élève, Paul-Émile Borduas réalise celui du chemin de croix.
Partis de Lérins en France en 1932, quatre cisterciens s’installent au pied du Mont Rougemont. Ils fonderont l’Abbaye Notre-Dame de Nazareth qui accueillera de nombreux Cisterciens. Encore aujourd’hui, l’Abbaye (rebaptisée Abbaye Cistercienne) accueille toute personne désirant trouver un lieu de retraite favorable au recueillement.
Le 17 mai 1935, les Missionnaires Oblats de Marie-Immaculée acquièrent une ferme sur la Petite Caroline. Anciennement connue sous le nom de «Jacob’s Farm», du nom de J.A. Jacob a qui le domaine a appartenu jusqu’en 1930. Vendu le 20 octobre 1930 à Carmelo Grimaldi, la jeunesse de Rougemont à cette époque se souvient des bals tenus au «château», des danses avec orchestres, de toute cette activité fébrile peu recommandée par les curés de la paroisse. On se souvient aussi des combats de coqs, spectacle sanglant, des descentes de police en un lieu où le bar était «ouvert» et de ces fuites interminables qu’il fallait prendre à toutes jambes pour éviter de tristes conséquences. À la suite de l’incendie qui a détruit en grande partie la vaste demeure en 1931, on tente de reconstruire le domaine le plus fidèlement possible mais jamais plus la vie ne reprit le même rythme. Endetté, Grimaldi vend son domaine aux Missionnaires Oblats qui l’utilisent comme centre d’approvisionnement pour leur congrégation.
En 1940, le conseil municipal du village de Rougemont adopte une résolution visant à interdire la vente de pommes le dimanche. Le 30 mai de la même année est fondée la Coopérative Montérégienne, Monsieur Edgar Standish assume la présidence. La guerre vient ralentir les activités puisqu’il devient difficile de trouver le métal nécessaire pour les boîtes de conserve, il en va de même pour le sucre. 15 ans après sa fondation, la Coopérative Montérégienne deviendra la plus importante manufacture de transformation de la pomme du Québec.
1944 marque l’installation d’un système d’alarme pour les incendies. Le service d’incendie couvrait le territoire du village principalement. La paroisse était desservie par le service des incendies de St-Césaire. Ce n’est qu’en 1962 qu’une entente a été conclue entre la paroisse et le village.
C’est en 1948 qu’est mis en place un service d’enlèvement des ordures ménagères.
Fondation en 1952 de la Coopérative Agricole des pomiculteurs de Rougemont. Les objets spéciaux pour lesquels cette société est formée sont la culture des arbres fruitiers et principalement les pommiers, l’achat, l’entreposage, la conservation, la classification, l’emballage, la transformation et la vente des fruits. Construction d’un entrepôt frigorifique pour la conservation des pommes. Pour le 100e anniversaire du diocèse de St-Hyacinthe, Mrg Arthur Douvile, évêque, exprime son désir de voir briller au sommet du mont Rougemont une croix commémorant cet anniversaire. Une croix de 85 pieds de haut par 40 pieds de large s’élève sur la montagne en octobre 1952.
La population de Rougemont grandissant rapidement, l’école doit faire sa première phase d’agrandissement en 1955.
En 1960, le Conseil s’oppose formellement à l’arrêt du service de passagers sur le chemin de fer reliant Granby à Montréal.
Après deux ou trois tentatives infructueuses durant les années 1950, c’est finalement en 1962 qu’il fut décidé de fonder à Rougemont une Caisse Populaire Desjardins. L’ouverture officielle se fit le 10 janvier 1963. À son ouverture, la caisse est située au 164, 4ième avenue mais le 1er juin 1963 la caisse déménage au 996, rue Principale dans des locaux plus grands à même le logis du secrétaire-gérant, Monsieur Martial Poulin. Puis avec les besoins grandissant des membres, la caisse achète le terrain de son emplacement actuel et prends possession de son nouvel immeuble le 14 février 1970.
1962 marque aussi l’arrivée des « Pélerins St-Michel » dans leur nouvelle Maison à Rougemont. Après quelques agrandissements, la Maison Saint-Michel loge aujourd’hui les bureaux du Journal Vers Demain et de «Michael» (édition anglaise), la rédaction, la composition, le secrétariat, le service des abonnés .
La centralisation des écoles de campagne au village a lieu en 1963. C’est cette même année que le secrétaire est libéré de l’obligation de lire tout avis public à la porte de l’église.
11 ans après la première, soit en 1966, la seconde phase d’agrandissement de l’école a lieu. En 1966, il a y aussi eu la réunion pour la construction d’une cidrerie d’état; une demande est faite pour que la construction soit effectuée dans le comté de Rouville.
En mars 1968, la croix, située au sommet du Mont Rougemont s’écroule secouée par de forts vents.
La construction de la voie de contournement pour la 112 se fait en 1970. Cette année est aussi celle où fabrication et la vente du cidre ont été légalisées, après plus de 25 ans de demandes répétées de la part des pomiculteurs québécois.
Le 1er mars 1971 La Cidrerie du Québec, aujourd’hui Vincor International, est fondée grâce à l’initiative d’un des pionniers du cidre au Québec, Monsieur Gilbert Dionne, agronome et technicien diplômé. L’entreprise appartenant à des pomiculteurs et hommes d’affaires de la région de Rougemont fait ses premières armes sous la direction de Monsieur Jean-Denis Côté et de Monsieur Gilbert Dionne, deux des artisans qui ont collaboré à la rédaction des premiers règlements sur le cidre au Québec. L’inauguration officielle de la cidrerie se fait le 11 septembre 1971 par le premier ministre de l’époque, Monsieur Robert Bourassa. La même année, la Commission scolaire de Rougemont fusionne avec ses voisines et devient la Commission scolaire Provençal.
En 1973, la Société d’Agriculture de Rouville commence la construction du PAVILLON de l’agriculture sur le terrain de l’exposition agricole.
Une nouvelle croix illuminée est érigée sur le mont Rougemont en 1978.
Rougemont se dote de son premier règlement d’urbanisme en 1982.
Suite aux besoins croissants de sa population, l’école Saint-Michel de Rougemont entreprend sa troisième phase d’agrandissement en 1997.
En janvier 1998, Rougemont est durement affecté par la tempête de verglas qui sévit. Le service d’électricité est interrompu pendant près de 30 jours.
Après 86 ans de séparation, la Paroisse de Rougemont et le Village de Rougemont fusionnent pour former Rougemont, en 2000.
En 2003, le comité touristique de Rougemont met sur pied les Week-ends Gourmands. Cinq fins de semaines, durant la saison des pommes, les gens sont appelé à venir visiter les vergers, cueillir les pommes et faire la dégustation des produits locaux.
71 ans après leur arrivé dans la municipalité les Missionnaires Oblats vendent leur vaste domaine à Claude Robert, propriétaire de la compagnie Robert Transport en 2006. Il y installera un nouveau vignoble, du nom de Côteau Rougemont.
Suite à une forte demande des citoyens, les Loisirs Mont-Rouge installent une patinoire permanente multifonctionelle en 2006. Les loisirs Mont-Rouge sont aussi officiellement municipalisés en 2010.
En mai 2010, un tragique accident frappe Rougemont, six cyclistes sont frappés aux abords de la route 112, trois personnes décèdent dans l’accident. Les négociations déjà enclenchée avec le Ministère des Transports du Québec afin d’installer un feu de circulation s’accélèrent suite au terrible accident et une entente est conclue en 2010. Un feu de circulation sera installé en 2011 au coin de la route 112 et de la Grande-Caroline.
Pour plus de renseignement sur l’histoire et le patrimoine de Rougemont, n’hésitez pas à communiquer avec la Société d’histoire des Quatre Lieux (450) 469-2409.